Lettre x représentant une icône de fermeture
photo couleur, portrait d'un homme

©Avi Mograbi, Août (avant l'explosion), Les Films d'Ici, 2002

« AUTOFILMAGE(S) »
Organisé par Marion Froger, Viva Paci et Lucie Szechter

Journée d'étude

Vendredi 4 mai 2018
Université de Montréal

Gratuit



Dans le cadre de son programme de résidence de recherche et de commissariat, Vidéographe accueille la chercheuse et artiste Lucie Szechter pour un projet réalisé à partir de notre collection. Avec Son propre visage en partage, elle interroge les enjeux soulevés par le visage dans la pratique de l’autofilmage.

Dans la continuité de ce travail, et en partenariat avec le Vice-décanat à la recherche et à la création de l’UdeM, le Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’UdeM, Le labdoc (Le laboratoire de recherche sur les pratiques audiovisuelles documentaires) et Vidéographe, une journée d’étude aura lieu à l’UdeM.

« Cette journée d’étude propose de questionner les enjeux de l’autofilmage de nos jours dans le cinéma documentaire, dans la vidéo d’art, dans le cinéma de fiction et dans les zones hybrides à la frontière entre ces trois registres filmiques. Nous entendons « autofilmage » au sens assez large puisqu’il y a autofilmage dès lors que le – ou la – cinéaste est présent-e à l’écran dans son propre film.

Nous nous intéresserons à la manière dont la pratique de l’autofilmage questionne le « pacte documentaire » (garantissant au spectateur que c’est bien le monde réel qui est montré dans le film) et le « pacte autobiographique » (affirmant dans le texte que les identités de l’auteur, du narrateur et du personnage coïncident). Certaines œuvres tentent de déjouer ces pactes implicites, d’autres au contraire cherchent à les affirmer. Nous explorerons différents dispositifs cinématographiques mis en place pour arriver à ces fins.

Nous explorerons également la tension entre l’intimité, la vulnérabilité et l’intention critique dans certains usages de l’autofilmage. Quel point de vue adopter en tant que filmeur-filmeuse ? Quelle forme d’adresse au spectateur et d’engagement du filmeur ou de la filmeuse est induite par sa présence à l’écran ? Cette rencontre nous permettra également de poursuivre le débat engagé par Rosalind Krauss en 1976 sur la question du narcissisme dans les mises en scène soi. Qu’en est-il aujourd’hui avec l’émergence et l’expansion de nouveaux moyens techniques pour se filmer soi-même au quotidien ?

Enfin, nous réfléchirons aux actions politiques dont relève la pratique de l’autofilmage. La pratique de l’autofilmage peut-elle subvertir les procédures de contrôle et d’identification dont nous faisons l’objet, tout en assurant une visibilité dans l’espace public ? Nous pourrons, à titre d’exemple, tenter de cerner ce qu’impliquent certains autofilmages faisant notamment l’usage du masque ou du maquillage. »

Marion Froger, Viva Paci et Lucie Szechter
Organisatrices et membres du comité scientifique de l’évènement

Chercheurs/chercheuses invité.e.s :
– Olivier Asselin, professeur à l’Université de Montréal – Canada
– André Habib, professeur à l’Université de Montréal – Canada
– Alice Michaud-Lapointe, doctorante à l’Université de Montréal – Canada
– Mathilde Roman, professeure à l’École Supérieure d’Arts Plastiques de la ville de Monaco
et critique d’art – France
– Joëlle Rouleau, professeure à l’Université de Montréal – Canada
– Claire Savoie, professeure à l’Université du Québec à Montréal – Canada
– Rui Silveira, doctorant en recherche-création à l’Université du Québec à Montréal, labdoc – UQAM – Canada

Avec les communications de :
– Marion Froger, professeure agrégée, Directrice revue Intermédialités à l’Université
de Montréal – Canada
– Viva Paci, professeure à l’Université du Québec à Montréal, labdoc – UQAM – Canada
– Lucie Szechter, cinéaste et doctorante en recherche-création à l’Erg (École de recherche graphique)
et à l’Université de Liège, mandat Fresh (F.R.S – F.N.R.S) – France/Belgique


Descriptif du programme

 

Déroulement de la journée
. 9 h 45 – 10 h : Mots de bienvenue
– Sébastien Sauvé, Vice-décanat à la recherche et création de l’Université de Montréal – (sous réserve)
– Silvestra Mariniello, Département d’histoire de l’art et d’Études cinématographiques de l’UdeM
– Julie Tremble, Vidéographe
– Viva Paci, Labdoc – UQAM
. 10 h : Introduction Lucie Szechter
. 10 h 10 – 10 h 50 : Mathilde Roman – Des images du corps aux corps face aux images
. 10 h 50 – 11 h 30 : Alice Michaud-Lapointe
– Filmer l’autre en soi : fascination et geste de captation cinéphile chez Mathieu Amalric, Maïwenn
et Xavier Dolan​
. 11 h 30 – 12 h 10 : André Habib
– ‘L’autoportrait et autres ruines’. Quelques réflexions sur le cinéma de Louise Bourque
. 12 h 10 – 13 h 40 : PAUSE
. 13 h 40 – 14 h 20 : Rui Silveira – La crise de 2015, « Os olhos do meu amor »
. 14 h 20 – 15 h 00 : Joëlle Rouleau – Représentation et médiation audiovisuelle
. 15 h 00 – 15 h 40 : Claire Savoie – Je me constitue
. 15 h 40 – 16 h 00 : PAUSE CAFÉ
. 16 h 00 – 16 h 40 : Olivier Asselin
– Le miroir sans tain: narcissisme et surveillance du circuit fermé au réseau
. 16 h 40 – 17 h 20 : Synthèse par Marion Froger, Viva Paci et Lucie Szechter,
suivie d’une discussion collective

Illustration: Lee Lai

Onze organismes culturels montréalais appuient ou réitèrent l’adhésion à PACBI et réaffirment leur engagement envers la libération de la Palestine

COMMUNIQUÉ DE PRESSE



Dans une forte déclaration de solidarité, onze organisations culturelles de Montréal ont officiellement endossé la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI), soulignant ainsi leur engagement envers le mouvement mondial de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). Cette action collective souligne le rôle essentiel de la culture dans la résistance à l’oppression coloniale et le soutien à la libération de la Palestine. Alors qu’un accord de cessez-le-feu a été en partie conclu, ce soutien affirme que la lutte pour la justice, la résistance et la libération est plus importante que jamais.

Le mouvement BDS, lancé en 2004 par la société civile palestinienne, appelle à une pression soutenue et non violente pour mettre fin au projet colonial israélien et à l’occupation continue des terres palestiniennes. Les revendications du mouvement sont les suivantes :

  • Mettre fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres palestiniennes et démanteler le mur de l’apartheid ; 
  • Reconnaître le plein droit des Palestinien·ne·s à l’égalité, tant à l’intérieur des frontières de 1948 que dans les territoires occupés ; et 
  • Soutenir le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers, tel qu’il est inscrit dans le droit international et dans la résolution 194 de l’ONU.

En soutenant PACBI, ces organisations rejettent la complicité dans la normalisation du régime colonial israélien. Au contraire, elles s’engagent à soutenir l’autodétermination palestinienne en encourageant les pratiques artistiques et les collaborations culturelles qui résistent à l’oppression coloniale et amplifient les voix de la libération.

En octobre 2023, plus de 4 000 artistes et travailleurs culturels canadiens ont signé une lettre de solidarité déclarant : « En tant qu’artistes, travailleur·euse·s culturel·le·s et universitaires, nous soutenons fermement la lutte des Palestinien·ne·s pour la liberté et contre toutes les formes de racisme et de violence coloniale. » Cette déclaration collective souligne la conviction que l’art est intrinsèquement politique et que les artistes ont la responsabilité de se solidariser avec les communautés opprimées, y compris les Palestinien·ne·s. (Hernandez, Cassie. “4,000 Canadian Artists and Cultural Workers Sign Palestine Solidarity Letter.” Hyperallergic, 20 Oct. 2023.) 

Montréal, connue pour son paysage culturel dynamique, a une longue histoire d’engagement dans les luttes mondiales pour la justice. Cette décision collective reflète une prise de conscience croissante, parmi les travailleur·euse·s culturel·le·s, de l’importance de la solidarité internationale dans la lutte contre le colonialisme et l’apartheid.  

Ce soutien intervient à un moment critique, alors que les Palestinien·ne·s sont confrontés à une intensification du vol de terres, à une violence systémique et à des déplacements forcés dans le cadre de l’occupation israélienne en cours. La décision des organisations de rejoindre PACBI est une déclaration longuement attendue que la culture doit s’aligner sur les valeurs de justice et de libération.  

Les organisations qui soutiennent cette initiative se joignent à un mouvement mondial croissant d’artistes, d’universitaires et de travailleur·euse·s culturel·le·s qui s’engagent à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour la libération et l’autodétermination. Ces organisations espèrent que plus d’organismes voudront adopter PACBI partout au Québec et au Canada.

À ce jour, les organisations suivantes ont unies leurs forces pour appuyer ou réaffirmer leurs engagements à PACBI: Ada X, articule, Atelier La Coulée, Céline Bureau, Centre Clark, Centre des arts actuels SKOL, Dazibao, Metonymy Press, Oboro, PME-ART et Vidéographe. 

 

À propos de PACBI  

La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a été lancée en 2004 dans le cadre du mouvement BDS. Elle appelle les institutions culturelles et les individus à refuser de se rendre complices des violations du droit international et des droits de l’homme commises par le régime colonial, en mettant l’accent sur le pouvoir de transformation de la solidarité mondiale. PACBI est engagé en faveur de la liberté d’expression telle qu’elle est stipulée dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies (PIDCP) et rejette, en principe, les boycotts d’individus fondés sur leur opinion ou leur identité (telles que la citoyenneté, la race, le genre ou la religion).