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Mandat, vision et historique

Mandat

Vidéographe est un centre d’artistes voué à la recherche et à la diffusion de l’image en mouvement. Ceci comprend notamment les expérimentations en art vidéo, en animation, en arts numériques, en essai vidéo, en documentaire, en vidéo danse et en fiction.

Notre mission s’articule autour de cinq grands axes :

  • participer au rayonnement de l’image en mouvement et au développement des publics par des activités de programmation mettant en lumière la pluralité de la pratique artistique;
  • assurer la distribution des œuvres et une juste rétribution des droits aux artistes;
  • favoriser le développement et la recherche en prodiguant soutien et conseils aux artistes, chercheurs et commissaires aussi bien que l’accès à des ressources et expertises;
  • soutenir l’acquisition de connaissances professionnelles et le développement de la communauté des arts médiatiques;
  • enrichir sa collection et en assurer l’accessibilité.

Nos actions concernent les œuvres actuelles autant que les œuvres historiques dont nous favorisons la reconnaissance et la compréhension.

Vision

Vidéographe s’intéresse aux formes expérimentales de l’image en mouvement. Nos actions concernent les œuvres indépendantes qui se démarquent par l’actualité de leur propos et la manière dont elles renouvellent le langage dans notre discipline. Nous pensons par exemple à l’hybridation des genres, des techniques et des technologies; la réflexion sur le médium; la recherche et l’anticipation de formes artistiques nouvelles en prise sur les enjeux sociaux, politiques et technologiques actuels; l’exploration de formes narratives ou documentaires non conventionnelles et la recherche plastique.

En plus d’examiner les développements formels et technologiques de l’image en mouvement, Vidéographe s’attarde au pouvoir politique qu’elle véhicule. Depuis ses débuts, la vidéo est en effet perçue comme un outil de contestation, d’affirmation identitaire et de démocratisation du discours. Vidéographe porte une attention particulière à cette fonction.

Les artistes sont au cœur de la mission de Vidéographe qui s’efforce de les soutenir par différentes stratégies. Une juste rémunération pour leur travail constitue un principe fondamental que nous défendons par nos actions. Celles-ci sont également animées par la conviction que notre discipline artistique doit s’enrichir de discours et de points de vue multiples. Nous travaillons en ce sens à favoriser la reconnaissance du travail d’artistes, de commissaires et de chercheurs s’identifiant à des groupes identitaires ou culturels marginalisés ou minoritaires.

Dans le même ordre d’idée, Vidéographe prône la richesse du travail collaboratif et multiplie les opportunités de partenariats. En développant et en animant une communauté d’artistes et de collaborateurs québécois, tout en participant activement à des réseaux artistiques canadiens et internationaux, nous stimulons le partage des expertises et connaissances de manière à développer notre discipline et la mettre de l’avant.

Vidéographe défend enfin l’accessibilité à la culture. Nous diversifions nos stratégies de diffusion afin de rejoindre tant les spécialistes, que les étudiants et le grand public et de contribuer ainsi à une meilleure appréciation du patrimoine culturel québécois et canadien.

Les activités principales par lesquelles nous réalisons cette vision sont :

  • la programmation;
  • la distribution;
  • la publication;
  • la formation et l’éducation;
  • la commande d’œuvres et l’accueil en résidence.

Ces activités sont intrinsèquement liées de manière à enrichir, activer, éclairer et rendre accessible notre collection. Indéniable patrimoine culturel, celle-ci compte plus de 2 000 œuvres et vidéos sociales ou militantes réalisées des années 70 à nos jours par plus de 800 artistes, activistes et citoyens engagés. L’une des plus importantes collections de vidéos au Canada, elle permet de mettre en lumière les enjeux artistiques et les mouvements sociaux qui forgent le Québec et le Canada depuis les années 70.

Declaration anti-oppression

Situé sur le territoire traditionnel non cédé de la nation Kanien’kehá:ka, Vidéographe reconnaît et s’engage à interroger le rôle structurel du privilège blanc dans le façonnement de la culture et des pratiques en arts visuels et médiatiques.

Les événements socio-politiques passés et récents démontrent la persistance du racisme, de l’homophobie, de la transphobie et de la misogynie dans notre société. Les oppressions systémiques et les pratiques coloniales privent encore aujourd’hui les individus de leur pouvoir en raison de leur race, de leur âge, de leur identité de genre, de leur religion, de leur orientation sexuelle, de leur capacité mentale ou physique, de leur statut économique ou social et de leur idéologie politique. Nous reconnaissons à ce titre que les communautés noires, indigènes et de couleur continuent d’être touchées de manière disproportionnée.

 

Ainsi, nous nous engageons à remettre en question les privilèges établis et affirmons en soutien particulier de nos membres et collègues BIPOC et LGBTQ+ notre engagement en faveur de l’équité contre le racisme et l’oppression. Nous adhérons à la notion d’une communauté intellectuelle enrichie par la diversité selon plusieurs axes, notamment la race, l’indigénéité, l’ethnicité, la trans/nationalité, l’identité et l’expression de genre, l’orientation sexuelle, la classe, l’âge, la religion, les aptitudes et la neurodiversité. Cette responsabilité s’articule au sein de nos politiques d’acquisition, de conditions de travail et d’anti-harcèlement qui visent à intégrer les principes d’équité, de diversité, d’inclusion et de lutte contre le racisme autant dans la collection et la programmation de Vidéographe qu’au sein de son équipe et de sa communauté.

 

À cette fin, Vidéographe contribue de manière continue et ouverte à la conversation sur le démantèlement des systèmes d’oppression.

Historique

1971
Vidéographe ouvre ses locaux sur la rue St-Denis, sous l’impulsion de Robert Forget. Le centre est un projet de l’Office national du film (ONF) qui vise à démocratiser la production et la diffusion de vidéos. Il est en quelque sorte une radicalisation de l’expérience Société Nouvelle / Challenge for change. Vidéographe comprend un atelier de production vidéo, un vidéothéâtre, une vidéothèque, et un laboratoire de recherches techniques.

1973
L’ONF se retire de l’aventure et Robert Forget, Michel Cartier, Jean-Paul Lafrance, Louis Martin, Robert Russel procède à l’incorporation de Vidéographe qui devient un organisme indépendant.

Les années 70
Vidéographe devient un modèle phare pour la production vidéo avec son laboratoire d’expérimentation, son espace de diffusion et sa communauté active. Les membres sont animés par l’envie de créer et des gens de divers milieux (artistique, syndical, socioculturels) s’y côtoient. La production vidéo ne cesse d’augmenter en nombre et en popularité.

Vidéographe acquiert ensuite la reconnaissance internationale grâce à ses développements technologiques, dont l’éditomètre qui est par la suite commercialisé. En partenariat avec Vidéotron, Vidéographe développe également le Sélectovision, un projet de télévision sur demande. L’organisme met en place un réseau de distribution pour la vidéo indépendante. Ce réseau servira par la suite de modèle aux distributeurs canadiens et européens. Malgré ces années riche en projets et en innovation, deux crises financières secouent le centre au cours de la décennie (1973, 1976). En faillite, le centre doit temporairement fermer ses portes en 1976.

Les années 80
Le vent tourne et Vidéographe remporte un lot de Bingo de 200 000$. Le déficit est comblé et Vidéographe achète un immeuble de deux étages en plein cœur du Plateau Mont-Royal, un quartier dynamique et densément peuplé de Montréal (1981), immeuble toujours occupé par l’organisme. La vidéo prend de plus en plus de place dans le milieu du cinéma et des arts visuels. Vidéographe collabore à plusieurs événements avec les autres organismes actifs à cette époque, notamment l’exposition Vidéo 84 – Rencontres vidéo internationales de Montréal qui marque une étape importante de l’histoire de la vidéo au Québec.

Les années 90
L’édifice de Vidéographe est rénové afin d’y installer des salles de montage numériques à la fine pointe de la technologie. En 1998, l’Espace Vidéographe, un lieu d’exposition dédié aux arts médiatiques, ouvre ses portes au centre-ville de Montréal. Le Service de gestion des documents et catalogage de l’importante collection de Vidéographe est mis sur pied. Les trois fonds : Vidéographe, TVC-4 (Saint-Jérôme) et Sonographe sont constitués et confiés à la Cinémathèque québécoise et à la Sonothèque.

Les années 2000
Vidéographe crée le PARC, un laboratoire réunissant artistes, programmeurs et électrotechniciens et donnant accès à des infrastructures spécialisées pour la recherche et la production en arts numériques, interactifs et électroniques. Vidéographe produit les coffrets DVD consacrés à Robert Morin, Pierre Falardeau et Julien Poulin, Charles Guilbert et Serge Murphy, ainsi que Donigan Cumming. Un recueil d’entretiens avec Robert Morin et une monographie portant sur l’oeuvre de Sylvie Laliberté sont également publiés.

En 2008, Vidéographe amorce le projet Vithèque, une plateforme novatrice de diffusion en ligne. Un litige avec le partenaire technique de Vidéographe entraîne le centre dans une crise financière et organisationnelle.

Les années 2010
La plateforme Vithèque, lancée en 2011, est revue et améliorée en 2017 afin de permettre une meilleure accessibilité aux œuvres.

Après quelques années difficiles, un vaste chantier de réflexion mène au repositionnement de Vidéographe au sein de son secteur. Le centre axe ses interventions sur la diffusion et la distribution et met en place de nouvelles initiatives pour favoriser la recherche, la diffusion et l’éducation dans sa discipline. Afin de réaliser ses nouvelles orientations, des partenariats fructueux sont établis avec des organismes artistiques et communautaires montréalais. La santé administrative et financière de Vidéographe sont rétablies.

Aujourd’hui
Vidéographe conserve et diffuse une collection de plus de 2 250 vidéos réalisées par plus de 800 artistes et citoyen.nes engagé.es. Il assure le rayonnement national et international de ces œuvres par la distribution et la programmation dans les festivals, galeries, musées, collèges et universités, ainsi que via internet. Indéniable patrimoine culturel, sa collection vidéo est l’une des plus importantes au Canada. Elle permet de mettre en lumière les enjeux artistiques et les mouvements sociaux qui forgent le Québec et le Canada depuis les années 70.

Vidéographe est également un lieu vivant de recherche et de perfectionnement pour les artistes. Ses programmes de résidence et de formation de même que l’accès à des espaces de travail et à de l’accompagnement permettent à ces derniers d’expérimenter et favorisent la transmission des connaissances. Vidéographe multiplie les opportunités de rencontres et d’échanges entre artistes, commissaires et chercheurs de manière à animer sa communauté tout en favorisant le développement des pratiques et des savoirs. En ce sens, Vidéographe effectue une veille technologique constante afin de raffiner ses services et de développer des stratégies innovantes pour soutenir les artistes.
Vidéographe défend enfin l’accessibilité à la culture. Il diversifie ses stratégies de diffusion afin de rejoindre tant les spécialistes, que les étudiants et le grand public et de contribuer ainsi à une meilleure appréciation du patrimoine culturel québécois et canadien. Il propose notamment une programmation régulière de projections et d’exposition ainsi que des activités de médiation et d’exploration numérique s’adressant aux adolescent.es.

Se projetant dans l’avenir, Vidéographe travaille présentement sur un projet majeur de rénovation de son immeuble. Le projet intitulé : Le point nodal d’un réseau mutualisé de ressources et d’expertises en arts médiatiques constitue un projet rassembleur qui concrétisera les desseins et espoirs des multiples intervenants du milieu des arts médiatiques, en offrant un lieu dynamique de création, d’incubation et de médiation culturelle.

Dans ses nouveaux espaces, Vidéographe mettra à la disposition de la communauté des arts médiatiques :

  • une salle multifonctionnelle permettant la création, la diffusion et la formation;
  • des espaces de travail collectifs, de rencontres et de réseautage;
  • une salle de visionnement et des espaces d’entreposage pour la collection;
  • une salle d’exploration numérique;
  • une salle de numérisation.

Les espaces furent pensés pour un usage collectif par les artistes et intervenants des arts médiatiques. Tous les espaces seront accessibles en fauteuil roulant.

Projet visionnaire dès sa conception et au fil de ses 45 années d’implication dans son milieu, Vidéographe a su faire preuve d’une adaptabilité remarquable dans un environnement évolutif en sachant pressentir les besoins de sa communauté artistique, anticiper les changements à opérer pour consolider son milieu professionnel et intégrer des pratiques innovantes pour contribuer et aider son secteur disciplinaire à se développer. Son projet d’immobilisation témoigne de cet engagement envers sa communauté.