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© Johanna Vaude, Western Wind

GIV + VIDÉOGRAPHE :
Carte blanche à Simone Dompeyre

PROGRAMMATION

13 septembre 2022 - 18 h
Cinéma Moderne

Gratuit - premier arrivé premier servi !



« L’ART EST UN ASPECT DE LA RECHERCHE FONDAMENTALE »  Restany

« Elle (l’œuvre d’art) manifeste quelque chose qui n’était pas donné à la perception que nous avons de l’objet, et qui est sa structure, parce que le caractère particulier du langage de l’art, c’est qu’il existe toujours une homologie très profonde entre la structure du signifié et la structure du signifiant. » Lévi-Strauss

Une heure, rude tâche que de s’en tenir à une heure quand on aimerait partager des jours d’émoi et de découvertes de cette « Capacité (presque) illimitée » du créer, du penser, d’être qu’appelait notre dernière thématique. Dès lors, en extraire le parfum, se limiter à un pays, le mien, pour la langue partagée, le plaisir du footage et celui, fréquent, d’échos du littéraire, du musical, de cette porosité expérimentale qui refuse le diktat de l’écranique et du référentiel.

Pour une ébauche de ce qui trame ces films, mêler les manières de composer avec deux points de vue, deux films si éloignés sur cette figure féminine que Shakespeare inventa pour son Hamlet. Rassembler des options longtemps séparées; en effet, la pellicule garde ses adeptes et le numérique s’appréhende non plus comme un outil, mais comme un médium.

Ouvrir l’éventail des dates avec des images du pré-cinéma de Marey – qui refusait les perforations et, ainsi, la projection cinématographique – et, sinon avec les premiers essais expérimentaux, avec le dernier opus de Robert Cahen, inventeur de l’art vidéo en France, qui y poursuit sa quête du temps, de l’entr’aperçu et le montage comme partition musicale, en footage autogène. Footage sans lequel une programmation expérimentale ne se pourrait, puisqu’il atteste la confiance dans ce principe spécifique du cinéma: le montage et son idée du film comme tissu de signes qui tissés-montés différemment provoquent d’autres sens, sensations, questionnements et puisque, en boutade ? certains pensent qu’il y aurait suffisamment d’images tournées.

S’y incluent des films qui poétisent la pellicule périmée, ou pratiquent le scanner comme faiseur d’images, ou risquent l’oscilloscope sur la musique de Bach. S’y inscrivent le plaisir de voir sauter à la corde la fillette de Marey, celui d’entendre la voix perchée de Sarah Bernhardt – enregistrée en 1903 par Edison -, celle délicieusement faussée de l’hommage – sans chuter dans le mirage de la star – à Scarlett Johansson ou encore et sans parole, la femme en Ophélie revisitée. Et ne pas résister à inclure des opus-clefs de nos programmations – Traverse – certes, sans nos indispensables Canadiens. L’un fait se rencontrer un principe scientifique, une pensée philosophique, le Boléro de Ravel et deux minutes de Sur la Route de Madison jusqu’à l’acmé et la suffocation du désir, de l’achèvement – comme destruction et finale – du film et de la puissance musicale indissociables. L’un sait la dimension temporelle filmique et condense un Hitchcock, sans perdre l’ambiance de la disparition, selon la promesse titrologique qui transforme aussi l’original : The Lady vanished/Une Femme disparaît en The movie vanishes, preuve s’il en est que le narratif n’y sera jamais essentiel ni premier. S’y perçoit le temps différemment sensible dans un lieu de passage des voyageurs et de l’algorithme.

Ces films s’avèrent souvent structurels, en se fondant sur l’exploitation systématique de systèmes prédéfinis, de boucles, de structures de composition qui ne renvoient qu’à euxmêmes. Films intransitifs – ils travaillent une «image» par définition retouchée, ce qui les rend amants du matériau, ce qui sous-tend une attitude plus analytique.

Une heure ou l’intermédialité triomphante. Une heure et quelques minutes, afin de déborder les médiums et de voir à l’oeuvre, la pellicule comme le numérique et les deux frayant ensemble, pour des vues inouïes éloignées de la naïveté du cinéma comme image du réel. Une heure qui se souvient que le cinéma c’est mémoire, mais mémoire vive car le retour à l’origine est toujours manqué puisqu’on ne peut la retrouver que dans la différence avec elle-même et qu’ainsi son retour est toujours différé ou en différance.

L’un des artistes parlant de sa méthode pour l’enfant à la corde, en donnerait une analogie « Rebrousser chemin, partir du cinéma, 24 images/seconde, passer à 12 puis à 4 images/seconde et enfin revenir à même pas une image/seconde mais juste une image. » Et lui, pourtant, de la retravailler en intégrant un défaut, le moshing,  cet entre-deux des vidéos actuelles quand elles sont mal compressées ce qui laisse une trace de l’image précédente sur celle qui suit. Ainsi tous font film, réellement en puisant à toutes les potentialités du matériau y compris celles que le seul projet narratif ferait corriger.

L’expérimental ne s’épuise jamais ni le bonheur de le partager.

– Simone Dompeyre, 2022

 

PROGRAMME 

  • 1M72, François Grandjacques, 1 min
  • I Was where I was, Gabriele Rosi et Maud Flamand, 2 min
  • Perdue, Julien Pluchard, 6 min 46 s
  • Western Wind, Johanna Vaude, 6 min
  • Regains, Théo Revelen Bernard, 8 min
  • Le Deuxième principe de la thermodynamique appliqué au mythe de l’éternel retour, Charles Ritter, 7 min
  • The movie vanished, France Dubois, 4 min
  • Gare Saint Lazare, Pablo-Martin Cordoba, 4 min
  • Sign, Robert Cahen, 15 min 35 s
  • Ophélie, Muriel Montini, 5 min
  • Ophelia, Mathilde Rachet, 5 min 12 s
  • Oscilloscope I- Physique de l’Évangile, Dania Reymond, 8 min

 

À propos de la commissaire

Amoureuse de la vie et du cinéma et de l’art expérimental, Simone Dompeyre professeure agrégée, après des études en Philosophie, Lettres Modernes et Histoire de l’art, a enseigné l’analyse filmique et la sémiologie de l’image à des étudiants en audiovisuel, principalement à Toulouse. Membre du cinéma ABC et de la Cinémathèque de Toulouse, elle participe aux journées du GNRC au cinéma Le Cratère. Elle anime des ateliers d’analyse de films, principalement de l’art vidéo, du cinéma expérimental, lors de festivals, sans exclure les Colloques du Documentaire où elle analyse les essais expérimentaux, ou lors de séances particulières pour des publics très divers. Elle a longtemps participé à des formations du Pôle Image, animé des stages d’approche du cinéma mais aussi du théâtre – avec une focalisation sur la didascalie – ainsi qu’à de nombreuses rencontres et jurys concernant le cinéma. Elle a longtemps siégé aux commissions d’attribution de subventions au Comité d’experts du FRAC ainsi qu’à d’autres d’attributions de Résidences d’artistes. Elle rédige de très nombreux articles sur les oeuvres programmées ou tient des conférences concernant l’art expérimental.

Initiatrice des Rencontres Internationales Traverse, elle s’engage très ardemment à faire reconnaître l’expérimental – avec une prédilection pour le footage – et a, très tôt, programmé des performances et des installations dans ses actions qui, entrelacent toujours le film, les installations, les performances et la photographie plasticienne dans une approche intermédiale. Elle en est la présidente et la commissaire artistique depuis 26 ans.

 

 

Addresse :

© Lynn Hershman-Leeson, Seeing is Believing, 1991

Mentorat

APPEL DE DOSSIERS

Date limite : 28 mai 2024
Vidéographe



Description du programme :

Le programme de mentorat de Vidéographe vise à encourager le développement professionnel et artistique d’artistes montréalais en début de carrière. Les participants sélectionnés pour ce programme bénéficieront de 16 heures de consultation avec un artiste professionnel dans leur domaine. Le programme de mentorat peut aider à développer un nouveau projet, à explorer une nouvelle technique ou à compléter une œuvre en cours.

 

Les artistes sélectionnés dans le cadre de ce programme bénéficient d’un accès gratuit :

16 heures de mentorat de la part d’un artiste établi dans son domaine. Accès aux salles de montage, à la cabine de son, à l’équipement de numérisation et à l’équipement vidéo analogique et numérique de Vidéographe pour une valeur de 1000$. Si la réalisation du projet excède cette valeur, ces avantages seront offerts à des tarifs préférentiels par la suite. Veuillez noter que les artistes doivent être autonomes, car l’équipe de Vidéographe ne peut offrir qu’un soutien technique limité.

 

Voir tous les profils de nos mentors ICI

 

Admissibilité :

Vidéographe souhaite soutenir des œuvres expérimentales ou documentaires indépendantes qui se distinguent par leur actualité et s’efforcent de renouveler le langage artistique. Nous acceptons les propositions de vidéos monocanal, d’installations, d’œuvres en ligne et de toutes les autres formes d’images en mouvement. Tous les genres sont pris en considération : art vidéo, expérimental, fiction, documentaire ou essai, animation, vidéo danse et vidéoclip. Toutes les œuvres doivent être indépendantes et non commerciales. Les projets de nature conventionnelle, tels que les courts métrages narratifs traditionnels, les vidéoclips ou les documentaires télévisés, ne seront pas pris en considération.

 

  • Les candidats doivent exercer un contrôle éditorial et créatif total sur le projet.
  • Les candidats doivent être des artistes émergents vivant à Montréal.
  • Les projets doivent être indépendants et non commerciaux.
  • Les projets ayant bénéficié d’un soutien dans le cadre de ce programme ne peuvent pas être présentés à nouveau.
  • Les projets d’étudiants ne sont pas admissibles.

 

Nous encourageons les artistes traditionnellement sous-représentés à soumettre un projet. Vidéographe adhère à la notion d’une communauté intellectuelle enrichie par la diversité selon de plusieurs axes, notamment la race, l’indigénéité, l’ethnicité, la trans/nationalité, l’identité et l’expression de genre, l’orientation sexuelle, la classe sociale, l’âge, la religion, les aptitudes et la neurodiversité.

 

Critères d’évaluation :

Les propositions sont évaluées d’après les critères suivants :

  • Contribution du programme de mentorat au projet et au développement professionnel de l’artiste.
  • Rigueur et pertinence de la recherche.
  • Caractère novateur du projet.

 

Processus de sélection :

Les œuvres seront choisies par un comité de sélection composé d’artistes professionnels médiatiques et de membres du personnel de Vidéographe. Les projets retenus feront l’objet d’une entente contractuelle entre l’artiste et Vidéographe. Les échéanciers, les budgets révisés, les besoins en équipements, en salles et en soutien technique seront planifiés et clairement établis, de même que les modalités relatives à chacune des parties.

 

Soumissions :

Les demandes doivent comprendre les éléments suivants :

  • Les contacts de la personne candidate et son site web (le cas échéant).
  • Une démarche artistique (300 mots maximum)
  • Une description du projet (500 mots maximum)
  • Une lettre de motivation stipulant le mentor souhaité par le candidat et pourquoi (voir tous nos profils de mentors ICI), ainsi que les bénéfices attendus par le candidat de ce programme (max. 500 mots)
  • Un échéancier comprenant l’échéancier globale du projet et l’échéancier détaillé du programme de soutien technique.
  • Les besoins techniques (veuillez consulter notre site web pour plus de détails sur nos salles de montage et notre équipement).
  • Le CV de la personne candidate (3 pages maximum).
  • Le matériel de soutien visuel, y compris les projets en cours ou passés. Un maximum de 10 minutes de vidéo. Veuillez envoyer un lien vers votre/vos vidéo(s). N’oubliez pas d’inclure le mot de passe le cas échéant. Un maximum de 15 images, dessins, plans et maquettes peut également être soumis au format PDF.

 

Les demandes seront acceptées uniquement par courriel. Veuillez envoyer votre dossier sous la forme d’un document PDF UNIQUE comprenant des liens vers des vidéos et d’autres supports visuels (max. 25 Mo). Les demandes incomplètes ne seront pas prises en considération, pas plus que les fichiers se trouvant dans la section texte du courriel.

 

Veuillez indiquer programme de mentorat dans l’objet de votre courriel et envoyer votre candidature à info@videographe.org. Un accusé de réception sera envoyé dans un délai d’une semaine.

 

Il n’est pas nécessaire d’être membre de Vidéographe pour soumettre votre candidature ; cependant, si votre proposition est acceptée, nous vous demanderons de devenir membre. Une fois l’entente signée, vous aurez jusqu’à six mois pour profiter des avantages de ce programme. Les frais d’adhésion réguliers sont de 50 $ + taxes par année et les frais d’adhésion étudiants sont de 25 $ + taxes par année.

 

Une fois votre projet terminé, vous pouvez le soumettre au service de distribution de Vidéographe. Notez toutefois que l’acceptation dans le programme de mentorat ne garantit pas que votre œuvre sera distribuée.

 

Pour des raisons d’équité, si vous avez besoin de mesures adaptées ou de soumettre votre candidature dans un format alternatif, veuillez contacter le coordinateur du programme à l’adresse info@videographe.org ou au (514) 521-2116, poste 221.

 

Les candidats seront informés avant la fin du mois de juin 2024. Veuillez noter que Vidéographe ne peut soutenir que 4 projets par an.

 

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