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© Groupe Épopée, Sheri Pranteau: Undisappeared [La réapparition de Sheri Pranteau], 2018

Groupe Épopée
La réapparition de Sheri Pranteau

Exposition

6 octobre 2018 - 6 janvier 2019
Musée d'art de Joliette

Gratuit



VERNISSAGE
Samedi 6 octobre 2018

Commissariat : Karine Boulanger

Vidéographe et le Musée d’art de Joliette collaborent de nouveau et présentent l’installation vidéo en triptyque de Groupe Épopée.

 

Groupe Épopée a filmé Sheri Pranteau racontant son incarcération à la suite de sa condamnation à perpétuité pour homicide involontaire et vol à main armée. Femme d’origine Crie et Anishinaabe du Manitoba, Sheri Pranteau a reçu sa peine à Winnipeg. Elle a purgé quinze ans de prison, suivis de deux autres années dans une maison de transition à Montréal. Elle est aujourd’hui en libération conditionnelle.

En septembre 2015, Pranteau a été invitée à une discussion sur la situation des femmes autochtones dans le système carcéral canadien, organisée par la Faculté de droit de l’Université McGill. Suivant les exposés de deux spécialistes, elle a pris la parole pour relater son expérience en prison.

Le panel s’est déroulé dans le tribunal-école (Moot Court) de l’Université McGill. Cet amphithéâtre avec gradins est une réplique d’une cour de justice et sert à la formation des futurs avocats. Sheri Pranteau s’est ainsi retrouvée à nouveau au tribunal, sous la loupe d’un auditoire, dans un amphithéâtre qui rappelle également les images des salles de dissection des facultés de médecine d’Europe durant la Renaissance.

Sheri Pranteau: Undisappeared [La réapparition de Sheri Pranteau] reconstitue l’expérience de la « Moot Court ». En concentrant les regards sur la personne de Sheri Pranteau, cette installation vidéo sur écrans multiples souligne la situation de pouvoir qui sous-tend l’architecture même de l’amphithéâtre. Pranteau y est filmée en gros plan, afin de donner toute sa puissance à sa parole souveraine. Les gradins sont vides. Cette absence de spectateurs et de jurés retire au lieu sa fonction de tribunal.

En faisant l’expérience de l’installation, les spectateurs sont appelés à constater à quel point les pouvoirs en place dictent nos regards, particulièrement en ce qui concerne les femmes autochtones. Historiquement, la représentation des personnes autochtones alterne entre l’invisibilité et le spectacle de la souffrance. Groupe Épopée espère que ce projet contribuera à exposer (et à désamorcer) un procédé de représentation qui, sous le couvert de bonnes intentions, reconduit des dispositifs coloniaux.

– Groupe Épopée

 

L’installation est sous-titrée en atikamekw, langue de la nation autochtone sur le territoire de laquelle est situé le MAJ. La traduction en atikamekw est de Nicole Petiquay.

 

Biographie
Épopée
est un groupe d’action en cinéma qui réalise ses projets de manière autonome. Le groupe Épopée a produit depuis 2005 plusieurs films en collaboration avec des travailleurs du sexe et des usagers de drogues du Quadrilatère à Montréal, puis avec des militants et des étudiants impliqués dans la grève étudiante de 2012 au Québec. Les films du groupe Épopée ont été présentés dans différents lieux et contextes, notamment, la galerie Dazibao (Montréal, CA, 2012), le Festival du nouveau cinéma (Montréal, CA, 2012), le festival de documentaires Visions du réel (Nyon, CH, 2013), Interference Archive (New York, US, 2013), la Manif d’Art 7 (Québec, CA, 2014) et la galerie FOFA – Encuentro (Montréal, CA, 2014). Le groupe Épopée a également présenté son travail dans de nombreuses universités ainsi qu’au sein de différents collectifs politiques en Europe, aux États-Unis, au Canada et au Québec.

Illustration: Lee Lai

Onze organismes culturels montréalais appuient ou réitèrent l’adhésion à PACBI et réaffirment leur engagement envers la libération de la Palestine

COMMUNIQUÉ DE PRESSE



Dans une forte déclaration de solidarité, onze organisations culturelles de Montréal ont officiellement endossé la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI), soulignant ainsi leur engagement envers le mouvement mondial de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). Cette action collective souligne le rôle essentiel de la culture dans la résistance à l’oppression coloniale et le soutien à la libération de la Palestine. Alors qu’un accord de cessez-le-feu a été en partie conclu, ce soutien affirme que la lutte pour la justice, la résistance et la libération est plus importante que jamais.

Le mouvement BDS, lancé en 2004 par la société civile palestinienne, appelle à une pression soutenue et non violente pour mettre fin au projet colonial israélien et à l’occupation continue des terres palestiniennes. Les revendications du mouvement sont les suivantes :

  • Mettre fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres palestiniennes et démanteler le mur de l’apartheid ; 
  • Reconnaître le plein droit des Palestinien·ne·s à l’égalité, tant à l’intérieur des frontières de 1948 que dans les territoires occupés ; et 
  • Soutenir le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers, tel qu’il est inscrit dans le droit international et dans la résolution 194 de l’ONU.

En soutenant PACBI, ces organisations rejettent la complicité dans la normalisation du régime colonial israélien. Au contraire, elles s’engagent à soutenir l’autodétermination palestinienne en encourageant les pratiques artistiques et les collaborations culturelles qui résistent à l’oppression coloniale et amplifient les voix de la libération.

En octobre 2023, plus de 4 000 artistes et travailleurs culturels canadiens ont signé une lettre de solidarité déclarant : « En tant qu’artistes, travailleur·euse·s culturel·le·s et universitaires, nous soutenons fermement la lutte des Palestinien·ne·s pour la liberté et contre toutes les formes de racisme et de violence coloniale. » Cette déclaration collective souligne la conviction que l’art est intrinsèquement politique et que les artistes ont la responsabilité de se solidariser avec les communautés opprimées, y compris les Palestinien·ne·s. (Hernandez, Cassie. “4,000 Canadian Artists and Cultural Workers Sign Palestine Solidarity Letter.” Hyperallergic, 20 Oct. 2023.) 

Montréal, connue pour son paysage culturel dynamique, a une longue histoire d’engagement dans les luttes mondiales pour la justice. Cette décision collective reflète une prise de conscience croissante, parmi les travailleur·euse·s culturel·le·s, de l’importance de la solidarité internationale dans la lutte contre le colonialisme et l’apartheid.  

Ce soutien intervient à un moment critique, alors que les Palestinien·ne·s sont confrontés à une intensification du vol de terres, à une violence systémique et à des déplacements forcés dans le cadre de l’occupation israélienne en cours. La décision des organisations de rejoindre PACBI est une déclaration longuement attendue que la culture doit s’aligner sur les valeurs de justice et de libération.  

Les organisations qui soutiennent cette initiative se joignent à un mouvement mondial croissant d’artistes, d’universitaires et de travailleur·euse·s culturel·le·s qui s’engagent à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour la libération et l’autodétermination. Ces organisations espèrent que plus d’organismes voudront adopter PACBI partout au Québec et au Canada.

À ce jour, les organisations suivantes ont unies leurs forces pour appuyer ou réaffirmer leurs engagements à PACBI: Ada X, articule, Atelier La Coulée, Céline Bureau, Centre Clark, Centre des arts actuels SKOL, Dazibao, Metonymy Press, Oboro, PME-ART et Vidéographe. 

 

À propos de PACBI  

La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a été lancée en 2004 dans le cadre du mouvement BDS. Elle appelle les institutions culturelles et les individus à refuser de se rendre complices des violations du droit international et des droits de l’homme commises par le régime colonial, en mettant l’accent sur le pouvoir de transformation de la solidarité mondiale. PACBI est engagé en faveur de la liberté d’expression telle qu’elle est stipulée dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies (PIDCP) et rejette, en principe, les boycotts d’individus fondés sur leur opinion ou leur identité (telles que la citoyenneté, la race, le genre ou la religion).