Lettre x représentant une icône de fermeture

© Marisa Hoicka, Night Playgrounds, 2015

Night Playgrounds

Installation de vitrine

Du 19 novembre au 11 décembre 2015
Vidéographe



Tarif : Gratuit
Accès : Métro - arrêt Mont-Royal; Bus - ligne 27, 45 et 97

Commissaire : Maiko Tanaka
Vernissage : jeudi 19 novembre à 19h, à Vidéographe
En présence de l’artiste et de la commissaire

Vidéographe et Trinity Square Vidéo collaborent une seconde fois et présentent l’installation de vitrine Night Playgrounds de l’artiste torontoise Marisa Hoicka, sous le commissariat de Maiko Tanaka. Une exposition qui occupera tout l’espace du rez-de-chaussée de Vidéographe, qui sera visible en continu sur la période d’exposition.

Analyse de la commissaire Maiko Tanaka :
Night Playgrounds est une installation picturale et vidéographique mettant en scène des activités nocturnes aux frontières du privé et du public. Elles sont situées dans divers environnements urbains : une piscine publique après sa fermeture, un espace vert luxuriant éclairé de manière dramatique par un lampadaire, et une clôture grillagée rose dénotant un site de construction. Ayant habité à Toronto et à Montréal, les scènes dépeintes par Marisa Hoicka sont inspirées d’expériences et d’activités observées dans les deux villes. Bien que sa propre expérience des deux villes n’est pas homogène, Hoicka identifie les similitudes qui émergent lorsque toute communauté saisit un lieu extérieur inaccessible et l’adapte à ses fins. Comme l’indique l’artiste : « Ces jeunes gens profitent de l’intimité que la nuit procure à ces lieux afin d’enfreindre les règles dictées par leurs fonctions usuelles. »

L’installation fait usage des frontières naturelles du jour et de la nuit afin de proposer un regard sur ces moments quelque peu privés. Dans la clarté, on peut voir les peintures; et à la pénombre, ce sont les vidéos — tournées en infrarouge — qui sont visibles. Inspirées par les tableaux, les vidéos prennent la forme de peintures temporelles, ou de peintures vivantes. Cette volonté d’activer le domaine du numérique et le monde matériel traverse l’œuvre de Marisa Hoicka. En combinant installation vidéo et installation sculpturale, l’artiste parvient à créer des mondes artificiels par le biais d’écrans qui oscillent entre le tactile et le pixellisé. Avec Night Playgrounds, Hoicka reconstitue les moments ludiques et d’activité social qui surgissent lorsque des gens décident de s’approprier un lieu extérieur perçu comme étant privé ou inaccessible. Mise en scène par Hoicka, la vitrine de Vidéographe devient un cadre perméable, entre extérieur et intérieur — invitant les passants à s’approcher et à jeter un coup d’œil.

Avec leurs grands coups de pinceaux et leurs couleurs éclatantes, les peintures sont visiblement inspirées des œuvres de Romare Bearden, reconnu pour ses vives représentations d’espaces sociaux informels afro-américains lors de la Renaissance de Harlem. Tout comme Bearden, Hoicka juxtapose des motifs et des textures à d’autres motifs et textures, pour tenter de refléter la vie sociale vibrante des communautés qu’elle côtoie. Hoicka superpose des clôtures grillagées aux textiles à motifs de ses jeunes sujets afin de rendre ses idées d’intériorité et d’extériorité, de perméabilité, d’exclusion, et le sentiment d’excitation que procure l’intrusion.

Les corps qu’on voit dans les vidéos semblent ni craindre la nuit, ni contraints par quelque frontière ou emploi du temps; ils sont les avatars des plaisirs cachés. Outils de dissuasion durant le jour, les clôtures deviennent des abris protecteurs quand la nuit se lève (et repousse doucement le jour). Hoicka s’infiltre dans ce monde avec son regard infrarouge, révélant ces corps lumineux tout en maintenant une distance entre eux et ceux d’entre nous qui demeurent régis par nos craintes et contraintes, afin que nous puissions les admirer et désirer être à leur place.

Alors que le développement urbain continue de privatiser les lieux publics dans les villes, et que le domaine des activités sociales informelles devient de plus en plus surveillé et contrôlé, ces moments d’activité urbaine dénotent la possibilité de zones d’autonomie temporaires permettant la découverte de nouvelles formes de sociabilité. »

Marisa Hoicka est une artiste multimédia primée. Ses vidéos ont été montrées au MoMA de San Francisco, à Berlin, sur les vols d’Air Canada et à travers le Canada. Elle a récemment eu installations performatives au 7a * 11d International Performance Art Festival de Toronto, au Power Plant Contemporary Art Gallery et MOCCA – Museum of Contemporary Canadian Art – à Toronto, et à Patrimoine Canada. Marisa Hoicka is an award winning multi-media artist. marisahoicka.com

Maiko Tanaka est une commissaire basée à Toronto. Elle a occupé des postes de conservation à la Galerie Justina M. Barnicke, à l’InterAccess et à Casco, elle siège aussi au conseil de Gendai et au conseil de rédaction de C. Magazine. Elle est actuellement en résidence de “Commissariat et recherche ” à Trinity Square Video.

Trinity Square Video est l’un des premiers centres d’artistes gérés par ses membres au Canada et le plus vieux des centres d’arts médiatiques canadiens. Le centre vise à engager de manière significative la diversité des voix créatives, par l’accès à son assistance technique en production, postproduction et diffusion. Il défend une définition évolutive de la vidéo en présentant des œuvres d’art contemporain stimulante qui inspirent ses membres et son public à élargir leur compréhension de l’art médiatique. Trinity Square Video s’efforce de créer un environnement où l’on soutient et encourage l’expérimentation artistique et curatoriale en vidéo, qui défie les notions de la spécificité du médium et fait progresser l’art médiatique en tant que discipline créative.

Logo TSV

Illustration: Lee Lai

Onze organismes culturels montréalais appuient ou réitèrent l’adhésion à PACBI et réaffirment leur engagement envers la libération de la Palestine

COMMUNIQUÉ DE PRESSE



Dans une forte déclaration de solidarité, onze organisations culturelles de Montréal ont officiellement endossé la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI), soulignant ainsi leur engagement envers le mouvement mondial de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). Cette action collective souligne le rôle essentiel de la culture dans la résistance à l’oppression coloniale et le soutien à la libération de la Palestine. Alors qu’un accord de cessez-le-feu a été en partie conclu, ce soutien affirme que la lutte pour la justice, la résistance et la libération est plus importante que jamais.

Le mouvement BDS, lancé en 2004 par la société civile palestinienne, appelle à une pression soutenue et non violente pour mettre fin au projet colonial israélien et à l’occupation continue des terres palestiniennes. Les revendications du mouvement sont les suivantes :

  • Mettre fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres palestiniennes et démanteler le mur de l’apartheid ; 
  • Reconnaître le plein droit des Palestinien·ne·s à l’égalité, tant à l’intérieur des frontières de 1948 que dans les territoires occupés ; et 
  • Soutenir le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers, tel qu’il est inscrit dans le droit international et dans la résolution 194 de l’ONU.

En soutenant PACBI, ces organisations rejettent la complicité dans la normalisation du régime colonial israélien. Au contraire, elles s’engagent à soutenir l’autodétermination palestinienne en encourageant les pratiques artistiques et les collaborations culturelles qui résistent à l’oppression coloniale et amplifient les voix de la libération.

En octobre 2023, plus de 4 000 artistes et travailleurs culturels canadiens ont signé une lettre de solidarité déclarant : « En tant qu’artistes, travailleur·euse·s culturel·le·s et universitaires, nous soutenons fermement la lutte des Palestinien·ne·s pour la liberté et contre toutes les formes de racisme et de violence coloniale. » Cette déclaration collective souligne la conviction que l’art est intrinsèquement politique et que les artistes ont la responsabilité de se solidariser avec les communautés opprimées, y compris les Palestinien·ne·s. (Hernandez, Cassie. “4,000 Canadian Artists and Cultural Workers Sign Palestine Solidarity Letter.” Hyperallergic, 20 Oct. 2023.) 

Montréal, connue pour son paysage culturel dynamique, a une longue histoire d’engagement dans les luttes mondiales pour la justice. Cette décision collective reflète une prise de conscience croissante, parmi les travailleur·euse·s culturel·le·s, de l’importance de la solidarité internationale dans la lutte contre le colonialisme et l’apartheid.  

Ce soutien intervient à un moment critique, alors que les Palestinien·ne·s sont confrontés à une intensification du vol de terres, à une violence systémique et à des déplacements forcés dans le cadre de l’occupation israélienne en cours. La décision des organisations de rejoindre PACBI est une déclaration longuement attendue que la culture doit s’aligner sur les valeurs de justice et de libération.  

Les organisations qui soutiennent cette initiative se joignent à un mouvement mondial croissant d’artistes, d’universitaires et de travailleur·euse·s culturel·le·s qui s’engagent à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour la libération et l’autodétermination. Ces organisations espèrent que plus d’organismes voudront adopter PACBI partout au Québec et au Canada.

À ce jour, les organisations suivantes ont unies leurs forces pour appuyer ou réaffirmer leurs engagements à PACBI: Ada X, articule, Atelier La Coulée, Céline Bureau, Centre Clark, Centre des arts actuels SKOL, Dazibao, Metonymy Press, Oboro, PME-ART et Vidéographe. 

 

À propos de PACBI  

La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a été lancée en 2004 dans le cadre du mouvement BDS. Elle appelle les institutions culturelles et les individus à refuser de se rendre complices des violations du droit international et des droits de l’homme commises par le régime colonial, en mettant l’accent sur le pouvoir de transformation de la solidarité mondiale. PACBI est engagé en faveur de la liberté d’expression telle qu’elle est stipulée dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies (PIDCP) et rejette, en principe, les boycotts d’individus fondés sur leur opinion ou leur identité (telles que la citoyenneté, la race, le genre ou la religion).