Lettre x représentant une icône de fermeture

© Mike Hoolboom, Colour My World, 2017

L’IMAGE EN SOI
Vidéographe au Musée d’art de Joliette

Exposition

14 octobre 2017 - 7 janvier 2018
Musée d'art de Joliette



Avec les vidéos de : Louise Bourque, Charles-André Coderre, Clint Enns, Mike Hoolboom
Commissariat : Karine Boulanger

Vernissage :
Samedi 14 octobre, à partir de 14h
145, rue du Père-Wilfrid-Corbeil
Joliette (Québec) J6E 4T4

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Vidéographe s’associe pour la première fois au Musée d’art de Joliette afin de présenter quatre vidéos issues de notre collection. Ces œuvres permettront au public de s’initier au cinéma expérimental canadien contemporain qui, dans un monde médiatique dominé par la narration et le spectaculaire, a de quoi déconcerter.

 

Dans un monde médiatique dominé par la narration et le spectaculaire, le cinéma expérimental a de quoi déconcerter. Il nous invite à découvrir un autre langage de l’image, d’autres techniques, d’autres esthétiques à l’aune de démarches hautement personnelles.

Les quatre films des artistes Louise Bourque, Charles-André Coderre, Clint Enns et Mike Hoolboom rassemblés dans ce programme témoignent de la vitalité méconnue du cinéma expérimental contemporain au Québec et au Canada. Ils explorent, chacun à leur manière, les possibilités expressives propres à la pellicule argentique : le grain, la rayure, la dégradation photochimique, le vieillissement. La texture de l’image, ses couleurs, sa vitesse et sa lisibilité ou son abstraction deviennent les matériaux premiers des artistes, auxquels s’ajoutent un travail du son et du mot écrit ou parlé. Ces films créent ainsi de riches univers mentaux traversés par les souvenirs, la perte, la nostalgie ou le manque.

Dans Colour My World (2017) de Mike Hoolboom, la rencontre de la pure abstraction de l’image avec la puissance d’évocation du texte poétique rend l’identité du «nous» et du «je» incertaine et englobante, touchant l’intime et le politique. De la somptuosité des effets visuels de Granular Film – Beirut (2016) émerge des fragments de souvenirs de voyage qui, dira Charles-André Coderre, « ont maintenant leur propre vie séparée de mon existence ». Dans Summer Song (2014) réalisé par Clint Enns, le grain de l’image 8 mm évoque les films de famille et les images du passé, alors que le montage fragmenté rappelle les sauts et les failles de la mémoire. D’une grande complexité, Auto portrait / Self Portrait Post Partum (2013) dissèque la perte amoureuse, aux frontières des archétypes et de l’intime : musique pop, citations, autoreprésentation et interventions sur l’image semblent tour à tour dévoiler et trahir le vécu de Louise Bourque. L’image devient ainsi à la fois « un miroir et une porte »*, une échappée de soi, une image en soi.

Karine Boulanger,
Conservatrice, Vidéographe

* Mike Hoolboom, Colour My World, 2017

 

Notes biographiques
Après un exil de 30 ans aux États-Unis et ailleurs, la cinéaste Louise Bourque est récemment revenue s’établir à Montréal. Ses films ont été projetés dans une cinquantaine de pays et diffusés sur les ondes de PBS et de Sundance Channel aux États-Unis, ainsi qu’à Télé-Québec au Canada et SBS en Australie. Son œuvre a été présentée dans des musées prestigieux et des galeries dans le monde entier, notamment au Musée de la Civilisation et au Musée national des beaux-arts du Québec à Québec; à la National Gallery of Art à Washington, DC; au Museum of Modern Art et au Whitney Museum of American Art à New York.

Charles-André Coderre vit et travaille à Montréal. Il est détenteur d’une maîtrise de l’Université de Montréal portant sur le cinéma expérimental contemporain et collabore à la revue de cinéma 24 images. Dévoué aux techniques de cinéma analogique, il est membre du collectif montréalais Double Négatif. Charles-André fait également partie du projet audiovisuel Jerusalem In My Heart. Récemment, il a terminé son premier long métrage, Déserts (2016), une coréalisation avec Yann-Manuel Hernandez. charlesandrecoderre.com

Clint Enns est un artiste vidéo et un réalisateur résidant à Toronto en Ontario. Son œuvre est principalement constituée d’images animées créées à partir de technologies désuètes. Son travail a été présenté au Canada et à l’international dans divers festivals et autres lieux alternatifs de diffusion. Il détient une maîtrise en mathématique de l’Université du Manitoba, et a récemment obtenu une maîtrise en cinéma et médias de l’Université York où il poursuit actuellement un doctorat. Ses écrits et ses entretiens ont été publiés dans Leonardo, Millennium Film Journal, Incite! Journal of Experimental Media et Spectacular Optical. vimeo.com/clintenns

Mike Hoolboom est un artiste canadien travaillant dans le cinéma et la vidéo. Il a réalisé plus de quatre-vingts films et vidéos, dont la majorité ont été retirés de la circulation. Une douzaine d’entre eux restent tout de même visibles. Son travail a été diffusé dans plus de quatre cents festivals, recueillant trente récompenses. On lui a remis le prix Tom Berner pour service rendu à la communauté, et trois prix pour l’ensemble de sa carrière, dont un prix remis par la ville de Toronto et un second par le Festival Mediawave en Hongrie. En 2017, il fut le lauréat du Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques, la plus importante distinction au Canada attribuée à un artiste émérite pour l’ensemble de son œuvre. mikehoolboom.com

Illustration: Lee Lai

Onze organismes culturels montréalais appuient ou réitèrent l’adhésion à PACBI et réaffirment leur engagement envers la libération de la Palestine

COMMUNIQUÉ DE PRESSE



Dans une forte déclaration de solidarité, onze organisations culturelles de Montréal ont officiellement endossé la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI), soulignant ainsi leur engagement envers le mouvement mondial de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). Cette action collective souligne le rôle essentiel de la culture dans la résistance à l’oppression coloniale et le soutien à la libération de la Palestine. Alors qu’un accord de cessez-le-feu a été en partie conclu, ce soutien affirme que la lutte pour la justice, la résistance et la libération est plus importante que jamais.

Le mouvement BDS, lancé en 2004 par la société civile palestinienne, appelle à une pression soutenue et non violente pour mettre fin au projet colonial israélien et à l’occupation continue des terres palestiniennes. Les revendications du mouvement sont les suivantes :

  • Mettre fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres palestiniennes et démanteler le mur de l’apartheid ; 
  • Reconnaître le plein droit des Palestinien·ne·s à l’égalité, tant à l’intérieur des frontières de 1948 que dans les territoires occupés ; et 
  • Soutenir le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers, tel qu’il est inscrit dans le droit international et dans la résolution 194 de l’ONU.

En soutenant PACBI, ces organisations rejettent la complicité dans la normalisation du régime colonial israélien. Au contraire, elles s’engagent à soutenir l’autodétermination palestinienne en encourageant les pratiques artistiques et les collaborations culturelles qui résistent à l’oppression coloniale et amplifient les voix de la libération.

En octobre 2023, plus de 4 000 artistes et travailleurs culturels canadiens ont signé une lettre de solidarité déclarant : « En tant qu’artistes, travailleur·euse·s culturel·le·s et universitaires, nous soutenons fermement la lutte des Palestinien·ne·s pour la liberté et contre toutes les formes de racisme et de violence coloniale. » Cette déclaration collective souligne la conviction que l’art est intrinsèquement politique et que les artistes ont la responsabilité de se solidariser avec les communautés opprimées, y compris les Palestinien·ne·s. (Hernandez, Cassie. “4,000 Canadian Artists and Cultural Workers Sign Palestine Solidarity Letter.” Hyperallergic, 20 Oct. 2023.) 

Montréal, connue pour son paysage culturel dynamique, a une longue histoire d’engagement dans les luttes mondiales pour la justice. Cette décision collective reflète une prise de conscience croissante, parmi les travailleur·euse·s culturel·le·s, de l’importance de la solidarité internationale dans la lutte contre le colonialisme et l’apartheid.  

Ce soutien intervient à un moment critique, alors que les Palestinien·ne·s sont confrontés à une intensification du vol de terres, à une violence systémique et à des déplacements forcés dans le cadre de l’occupation israélienne en cours. La décision des organisations de rejoindre PACBI est une déclaration longuement attendue que la culture doit s’aligner sur les valeurs de justice et de libération.  

Les organisations qui soutiennent cette initiative se joignent à un mouvement mondial croissant d’artistes, d’universitaires et de travailleur·euse·s culturel·le·s qui s’engagent à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour la libération et l’autodétermination. Ces organisations espèrent que plus d’organismes voudront adopter PACBI partout au Québec et au Canada.

À ce jour, les organisations suivantes ont unies leurs forces pour appuyer ou réaffirmer leurs engagements à PACBI: Ada X, articule, Atelier La Coulée, Céline Bureau, Centre Clark, Centre des arts actuels SKOL, Dazibao, Metonymy Press, Oboro, PME-ART et Vidéographe. 

 

À propos de PACBI  

La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a été lancée en 2004 dans le cadre du mouvement BDS. Elle appelle les institutions culturelles et les individus à refuser de se rendre complices des violations du droit international et des droits de l’homme commises par le régime colonial, en mettant l’accent sur le pouvoir de transformation de la solidarité mondiale. PACBI est engagé en faveur de la liberté d’expression telle qu’elle est stipulée dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies (PIDCP) et rejette, en principe, les boycotts d’individus fondés sur leur opinion ou leur identité (telles que la citoyenneté, la race, le genre ou la religion).