Lettre x représentant une icône de fermeture

© Julien Champagne, Écrans, 2018

Julien Champagne
Écrans

Exposition

7 septembre - 6 octobre 2018
Occurrence

VERNISSAGE
vendredi 7 septembre 2018
à partir de 17 h

Gratuit



Occurrence et Vidéographe sont heureux de collaborer à nouveau et de co-présenter l’installation vidéo à cinq canaux de Julien Champagne Écrans.

Le projet Écrans vise à illustrer les liens qui unissent le cinéma à l’imaginaire de la mort. Nombre de théoriciens ont étudié le cinéma sous l’angle de la « spectralité », l’élisant parfois comme l’art fantomatique par excellence, à cause notamment de sa temporalité particulière qui intrique le passé et le présent ; comme si le temps du tournage revenait « hanter » le temps du visionnement. Cette installation suggère de donner forme à cette analyse, en l’incarnant à travers un dispositif lumineux et vidéographique.

Pour ce faire, les lieux d’inhumation de cinq cinéastes québécois ont été explorés afin d’y enregistrer les bruits environnant leurs pierres tombales. Ces captations sonores ont ensuite servi à faire scintiller un cadre lumineux audio-réactif qui, grâce à un dispositif de transformation du son en lumière, palpitait au rythme des variations de volume des pistes sonores. Ce cadre fut installé dans cinq sites du territoire du Québec ayant jadis servi de lieux de tournage dans les films des cinéastes sélectionnés. Ces interventions dans le paysage furent à chaque fois documentées à l’aide d’une caméra vidéo, à la tombée du jour.

Les plans qui en résultent durent 40 minutes, ce qui permet d’abord de voir le dispositif planté dans le paysage, puis, au fur et à mesure que l’image s’obscurcit, de le voir disparaître au profit d’un simple rectangle de lumière semblant flotter dans l’environnement. Ce rectangle de lumière peut, par sa forme, évoquer la figure archétypale de l’écran de cinéma, ou encore rappeler les collimateurs autofocus visibles dans les viseurs de nombreuses caméras photo ou vidéo. La lumière scintillante évoque quant à elle l’un des principes fondamentaux du cinéma : la palpitation lumineuse permettant de créer l’illusion du mouvement.

 

Biographie
Julien Champagne développe une pratique multidisciplinaire qui traverse les champs des arts médiatiques et des musiques expérimentales. Son travail vise à explorer la malléabilité du son, du paysage et des objets du quotidien, tout en référant souvent aux œuvres canoniques du 20e siècle. Titulaire d’une maîtrise en histoire de l’art, ses recherches explorent notamment le phénomène d’appropriation du dispositif cinématographique dans l’art contemporain. À titre de musicien, il participe à différentes formations d’improvisation musicale et collabore avec des vidéastes et cinéastes afin de faire dialoguer sons et images en mouvement. Ses collaborations l’ont amené à diffuser son travail dans de nombreux festivals de musique et de cinéma au Canada, en France, aux États-Unis, et en Australie. Parallèlement, il occupe des postes contractuels de concepteur multimédia et de rédacteur dans des studios spécialisés en arts interactifs. Il vit et travaille à Montréal. Julienchampagne/viméo

 

Extrait (Montage en accéléré de la captation réalisée à Black Lake)

Illustration: Lee Lai

Onze organismes culturels montréalais appuient ou réitèrent l’adhésion à PACBI et réaffirment leur engagement envers la libération de la Palestine

COMMUNIQUÉ DE PRESSE



Dans une forte déclaration de solidarité, onze organisations culturelles de Montréal ont officiellement endossé la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI), soulignant ainsi leur engagement envers le mouvement mondial de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). Cette action collective souligne le rôle essentiel de la culture dans la résistance à l’oppression coloniale et le soutien à la libération de la Palestine. Alors qu’un accord de cessez-le-feu a été en partie conclu, ce soutien affirme que la lutte pour la justice, la résistance et la libération est plus importante que jamais.

Le mouvement BDS, lancé en 2004 par la société civile palestinienne, appelle à une pression soutenue et non violente pour mettre fin au projet colonial israélien et à l’occupation continue des terres palestiniennes. Les revendications du mouvement sont les suivantes :

  • Mettre fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres palestiniennes et démanteler le mur de l’apartheid ; 
  • Reconnaître le plein droit des Palestinien·ne·s à l’égalité, tant à l’intérieur des frontières de 1948 que dans les territoires occupés ; et 
  • Soutenir le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers, tel qu’il est inscrit dans le droit international et dans la résolution 194 de l’ONU.

En soutenant PACBI, ces organisations rejettent la complicité dans la normalisation du régime colonial israélien. Au contraire, elles s’engagent à soutenir l’autodétermination palestinienne en encourageant les pratiques artistiques et les collaborations culturelles qui résistent à l’oppression coloniale et amplifient les voix de la libération.

En octobre 2023, plus de 4 000 artistes et travailleurs culturels canadiens ont signé une lettre de solidarité déclarant : « En tant qu’artistes, travailleur·euse·s culturel·le·s et universitaires, nous soutenons fermement la lutte des Palestinien·ne·s pour la liberté et contre toutes les formes de racisme et de violence coloniale. » Cette déclaration collective souligne la conviction que l’art est intrinsèquement politique et que les artistes ont la responsabilité de se solidariser avec les communautés opprimées, y compris les Palestinien·ne·s. (Hernandez, Cassie. “4,000 Canadian Artists and Cultural Workers Sign Palestine Solidarity Letter.” Hyperallergic, 20 Oct. 2023.) 

Montréal, connue pour son paysage culturel dynamique, a une longue histoire d’engagement dans les luttes mondiales pour la justice. Cette décision collective reflète une prise de conscience croissante, parmi les travailleur·euse·s culturel·le·s, de l’importance de la solidarité internationale dans la lutte contre le colonialisme et l’apartheid.  

Ce soutien intervient à un moment critique, alors que les Palestinien·ne·s sont confrontés à une intensification du vol de terres, à une violence systémique et à des déplacements forcés dans le cadre de l’occupation israélienne en cours. La décision des organisations de rejoindre PACBI est une déclaration longuement attendue que la culture doit s’aligner sur les valeurs de justice et de libération.  

Les organisations qui soutiennent cette initiative se joignent à un mouvement mondial croissant d’artistes, d’universitaires et de travailleur·euse·s culturel·le·s qui s’engagent à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour la libération et l’autodétermination. Ces organisations espèrent que plus d’organismes voudront adopter PACBI partout au Québec et au Canada.

À ce jour, les organisations suivantes ont unies leurs forces pour appuyer ou réaffirmer leurs engagements à PACBI: Ada X, articule, Atelier La Coulée, Céline Bureau, Centre Clark, Centre des arts actuels SKOL, Dazibao, Metonymy Press, Oboro, PME-ART et Vidéographe. 

 

À propos de PACBI  

La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a été lancée en 2004 dans le cadre du mouvement BDS. Elle appelle les institutions culturelles et les individus à refuser de se rendre complices des violations du droit international et des droits de l’homme commises par le régime colonial, en mettant l’accent sur le pouvoir de transformation de la solidarité mondiale. PACBI est engagé en faveur de la liberté d’expression telle qu’elle est stipulée dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies (PIDCP) et rejette, en principe, les boycotts d’individus fondés sur leur opinion ou leur identité (telles que la citoyenneté, la race, le genre ou la religion).